Mathias Mainer

créditons.

SWEET MADNESS

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AVATAR•

READ BETWEEN THE LINES

Je me plantai devant l'escalier, torse nu, attendant que Nate me voit. Il me détestait, et sans lui rendre la pareille, je prenais néanmoins un malin plaisir à le faire tourner en bourrique. Ma vue suffirait à le mettre de mauvaise humeur pour la journée. Matt Mainer, ou, comment ruiner la vie sociale de son demi-frère en une leçon. Un livre des editions hachette. Mal réveillé, Nate faillit passer devant moi sans me voir. L'odeur d'Axe Hot Fever dont j'avais légèrement abusé lui fit toutefois tourner le nez vers moi, presque sans qu'il ne le veuille.
- Alors mon petit chou, on ne dit plus bonjour à son demi-frère chéri ? Je vais finir par penser que tu ne m'aimes plus.
- Je t'emmerde, Mathias !
Un grand sourire ironique sur les lèvres, je le suis et me plante devant lui pour faire chauffer son café. Il grommelle une phrase inintelligible, quand la sonnette retentit. 10 heures du matin. 17 juillet. Vacances d'été.
Qui peut bien sonner à une heure aussi indécente de la matinée..? Ne vous méprenez pas, d'habitude, je reste facilement au lit même après facile 14h. Mais aujourd'hui, il a fallu que je fasse sortir en douce ma charmante compagne de la nuit passée, et ensuite l'alléchante perspective de tyraniser mon demi-frère m'a tenu en éveil. J'ébouriffe ma chevelure dorée avant d'ouvrir la porte - torse toujours nu - à une créature des plus affriolantes, qui me jauge du regard en prend aussitôt un air désapprobateur. Ma réputation m'aura précédé. Un beau challenge en perpective. Je souris aimablement, avant de demander d'une voix tout ce qu'il y a de plus gentil :
- Tu viens pour Nate ?
- De toute évidence... Répond-elle avec l'air de la personne qui juge avant de connaître. Pas pour toi !
Ouh, mais elle mordrait presque, cette sauvageonne.
- Oh, tu dois être la copine officielle... Natalie... Euh, non ! Clémence ?
je demande, sachant pertinnemment que le lapsus et le "copine officielle" mettraient le doute dans l'esprit de n'importe quelle fille. Je suis diabolique. Héhé. La fille blêmit devant mon faux air innocent. Blessée, la poulette.
- Clémence. Je peux le voir ?
- T'es déjà venue là ? Et, enchaînant au vu de son hochement de tête "positif" : dans la cuisine. Fais gaffe, il est pas du matin.
Et le plus fort, c'est qu'elle a du mal à garder ses yeux dans les miens au lieu de regarder mon torse. Vive la musclu. Elle me passe fubakelebt devabtn avant que je n'aille prendre la douche. Je mets l'eau au minimum pour vérifier que, effectivement, j'entends bien des bruits de dispute, avant de sourire à la pomme de douche. Je suis très satisfait. Quoi ? Oh, je sais bien que c'est immoral. Je sors, habillé, jusqu'à ce qu'elle me bouscule pleurant des larmes de colère.
- Ça va pas ?
- Quel con ! Mais quel con !
- Hé...
Ça serait mentir que me dire insensible à ses larmes. En fait, je suis même ultra destabilisé. Elle me prend dans ses bras sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit.
Je suis bien obligé de la consoler, pas vrai ?

*
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*******

Si j'aime autant passer mes journées à tyraniser mon demi-frère, c'est presque autant de sa faute que de la mienne.
Il y a un an... Il y a un an, ma mère est morte. Cancer du pancréas. Le pire. En deux semaines, elle est passée sur off. Je vivais avec elle dans un petit appartement du Sussex, au sud de l'Angleterre. On était un peu à l'étroit, mais on était bien. Et deux fois par mois, le Padre venait nous rendre visite. j'ai su dès ma plus tendre enfance que nous n'étions pas sa "vraie" famille. Pas sa famille officielle, pas sa famille légitime.
ma mère était un peu hippie. J'avais le droit de découcher le samedi. On vivait sur les £2000 par mois qu'il nous envoyait - riche. Et parfois sur les tableaux que ma mère vendait à des riches collectionneurs, possédant plus d'argent que de bon sens.
Ces fois-là, on ne terminait pas le mois en mangeant des pates à l'eau. Ma mère était dépensière. Elle ne savait pas garder de l'argent, et c'était parfois à moi de régler les factures. Qu'elle oubliait.
Puis, un jour, elle avait commencé à se plaindre d'affreux maux de ventre, et tout était allé très vite. un mois plus tard, je vivais chez mon père, belle-mère et demi-frère inclus. J'ai du mal à considérer cette femme, pourtant douce avec moi, comme une mère. C'est une étrangère, obsédée par l'ordre, et ne comprenant pas que la chambre d'un garçon puisse avoir une odeur étrange. Ce qui devrait être concevable pour n'importe qui. De même que le fait que je n'ai pas un goût prononcé pour les frites & les hamburgers. Je suis anglais, pas américain... Mais bon. Je n'ai plus le choix. Mon père n'est jamais là, je mets cette femme mal à l'aise lorsque je suis seul avec elle dans une pièce, et mon demi-frère est quelqu'un avec un fort caractère, mais par trop enfantin. Il faut dire que j'ai été de grandir un peu trop vite. J'ai l'impression, parfois, d'avoir pris quatre ans en simplement deux mois.
Nate avait eu du mal à m'adopter, ainsi que sa mère même si elle essayait de ne pas le montrer pour correspondre à sa vision de "la femme moderne et tolérante". Mon arrivée remet en effet au goût du jour l'adultère que Madam' croyait empruntée au passé. Ben tu vois comme quoi... Elle est pas belle, la vie ? En revanche, Nate, lui, en pleine crise retardée d'adolescence, ne se cache pas de détester son père pour avoir trompé sa mère. Il est bien obligé de me détester d'être né aussi. Le pauvre garçon. je m'étais vengé de cette haine inusité et injustifiée par tous les moyens que j'avais trouvé, sur lui uniquement. Car lui uniquement ne me cachait pas sa colère, il avait la franchise de concrétiser mes frustrations. Il s'était alors retrouvé avec des ennuis divers sur la tête, allant du dentifrice salé jusqu'à être cocu en passant par avoir pissé dans son shampooing. Oh,c 'est bon, on a bien le droit de s'amuser un peu. Vie de merde, mon petit Nate. VDM.

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